Dimanche 22 mars 2020 – 4e dimanche de carême A
Confinement I – 6e jour
Photo de Yash Raut
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Ce quatrième dimanche de Carême est traditionnellement celui de la joie : « Réjouissez-vous avec Jérusalem ! » chante l’antienne d’ouverture de la messe. Comment se réjouir dans cet exil à domicile que nous impose la situation présente ? Seule la joie qui vient de Dieu peut s’établir durablement dans nos cœurs confinés. Cette joie ne se cherche pas, ne se conquiert pas, ne s’achète pas. Elle se découvre et se reçoit comme le jour nous surprend à la fin de la nuit. Elle trouve sa source dans l’amour partagé, donné et reçu : « l’amour trouve sa joie dans ce qui est vrai ».
Ce temps de réclusion volontaire est un signe d’amour : de soi, des autres et peut-être même de Dieu que nous apprenons à redécouvrir cacher dans les recoins de l’intimité. La vérité de cet amour se joue également dans les questionnements, les inquiétudes et les incertitudes qui peuvent nous envahir lorsque nous sommes seuls… Face à ces tiraillements de l’esprit et du cœur, l’évangile du jour — celui de l’aveugle-né en saint Jean — nous apporte une voie de sortie :
« “Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ?” Jésus répondit : “Ni lui ni ses parents n’ont péché. Mais c’était pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui.” ».
Nous avons la tentation de poser les mêmes questions à propos de la pandémie qui nous frappe. Mais la réponse de Jésus reste toujours la même « Il faut que les œuvres de Dieu se manifestent pour nous ». La vérité n’est pas que Dieu nous a envoyé cette maladie pour nous punir ou nous éprouver, mais que Dieu fera jaillir la lumière de sa Résurrection au milieu de l’angoisse de la souffrance et de la mort. La vérité de ce temps si particulier sera sans doute de nous permettre de cheminer dans la vérité de l’Évangile par les moyens que Dieu veut et que Dieu donne.