Dimanche 5 avril 2020 – Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur
Confinement I – 20e jour
En ce jour où nous entrons dans « la Grande Semaine » du mystère pascal, nous y entrons d’une manière si particulière qu’elle restera longtemps dans nos mémoires. Les coïncidences du temps permettent de bien curieux rapprochements qui ouvrent un chemin de discernement possible pour vivre l’Évangile.
J’en relève rapidement ici quelques aspects :
- Quelques mois après le Synode sur l’Amazonie où l’Esprit de Dieu nous a penchés sur les difficultés des communautés chrétiennes qui souffrent de ne pas célébrer les sacrements régulièrement, le même Esprit Saint nous invite à découvrir dans nos corps et dans nos cœurs le défi de la communion alors qu’il ne nous ait pas permis de nous rassembler.
- En France, on nous annonce de jour en jour le pic de l’épidémie… Il sera vraisemblablement atteint au milieu de la Semaine Sainte. Comment ne pas considérer que le Christ, se chargeant de tous nos péchés et de tout le mal du monde, porte aujourd’hui sur la Croix le poids de nos souffrances et de la maladie, pour nous conduire, vivant au matin de sa Pâque ?
- Dans le rythme soutenu de nos liturgies, ordinairement, nous délaissons trop souvent le mystère du Samedi Saint, mystère de silence, de vide et d’inconnu. Nous passons trop vite du Vendredi Saint à la Veillée pascale, alors que se vit dans le silence de Dieu le grand mystère du Salut. Ces temps a-liturgiques que nous vivons depuis 3 semaines déjà et qui vont s’amplifier dans les jours saints, nous donne d’incarner un étrange Samedi Saint qui peut nous dire quelque chose de ce mystère.
- Enfin, à l’heure où nous prenons conscience des dérives du cléricalisme et de la nécessité de retrouver, chacun, une juste place au sein du Peuple de Dieu, la nécessité de célébrer le grand mystère du Salut en famille, avec nos frères de confinement, nous donne l’opportunité que Dieu nous donne de vivre activement notre vocation baptismale sans verser dans un consumérisme spirituel de convenance… mais il faut se saisir de ce défi !
On attribue à Albert Einstein cet aphorisme :
« Le hasard est le nom que Dieu prend lorsqu’il veut rester anonyme ».
Si nous ne sommes bien incapables de trouver un sens à tout ce que nous vivons, nous savons que Dieu se glisse dans les interstices de nos histoires comme un grain de sable qui fait sauter les engrenages de nos habitudes. Nul doute qu’il saura nous donner toute grâce et tout bien pour sortir forts et vivant de notre épreuve, car il souffre avec nous pour que nous vivions avec lui.
Bonne semaine sainte à tous.
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