Jeudi 9 avril 2020 – Jeudi saint
Confinement I – 24e jour
— Mémoire de la Cène du Seigneur —
Coïncidence du temps, ce soir le peuple Juif célèbre la Pâque. Ce soir, au cœur de vos foyers confinés, vous jeûnez de l’eucharistie. Vous n’avez pas la ceinture aux reins, les sandales aux pieds et le bâton à la main (cf. Ex 12, 11), mais le Seigneur vous convoque à un nouvel exode : celui des fausses habitudes. Ce soir, vous quittez malgré vous le confort de vos pratiques chrétiennes et le sentiment de sécurité que peut procurer une communion routinière. Ce soir vous entrez dans l’aventure du voyage avec Dieu en vue de votre libération et de la terre promise.
Ce soir nous célébrons la cène du Seigneur. Le jour de la fête des pains sans levain, les disciples demandèrent à Jésus ce qu’ils devaient faire pour les préparatifs de fête, et Jésus leur répondit : « Allez à la ville, chez un tel, et dites-lui : “Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples.” » (Mt 26, 18). Ce soir cette parole vous est adressée personnellement, à vous qui ne pouvez aller à sa rencontre : ce soir c’est lui, le Sauveur, qui vient chez vous célébrer sa Cène ! Ce soir au cœur de vos foyers confinés, vous accueillez mystérieusement le Seigneur qui a donné son corps pour vous.
Ce mystère est grand. Dans la libération de la servitude d’Égypte par la traversée de la Mer, et dans la libération de l’esclavage du péché par le don de la vie de Jésus sur la croix, Dieu ouvre un chemin d’éternité, de vérité, et d’amour. C’est ce passage que nous devons vivre, immobile dans nos maisons, mais tellement libres dans la vie de Dieu ! Que le Seigneur, au cœur de vos liturgies familiales, de vos prières personnelles, vous entraine, avec lui, dans ce passage.
Alors qu’en ce moment beaucoup d’hommes et de femmes souffrent et meurent ; alors que beaucoup d’homme et de femme consacrent leur vie à les aider ; alors que personne ne peut savoir ce vers quoi nous allons, nous savons, nous, dans la foi et l’espérance, quel est le dernier sens de l’histoire du Salut. En célébrant la sainte Cène avec les séminaristes ce soir, je vous rassemble tous au creux de la patène, je vous plonge tous dans le calice.
Le Seigneur se fait notre hôte, accueillons-le d’un cœur grand ouvert pour le suivre vers la vie !
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