Parole de Dieu pour un dimanche

Dans la même barque avec Jésus

L’épisode évangélique de ce dimanche nous « embarque » sur le lac de Tibériade. Même si le cœur du récit se noue et se dénoue autour de la tempête, il n’en reste pas moins que le but de la traverser n’est pas de tester la foi des disciples, ni de se mettre à l’écart, mais de « passer sur l’autre rive ». Le projet du Christ est que l’évangile soit porté au-delà de la Galilée, jusque dans les contrées païennes ; si la tempête n’est qu’un « accident » de parcours, elle ne saurait entraver le projet de Jésus. Cependant, au cœur des flots déchaînés, elle est l’occasion pour Jésus d’assurer ses disciples en vue de la mission.

La barque de l’Église

La grande tradition chrétienne a vu dans ce passage et dans tant d’autres une analogie de la vie de l’Église. Tantôt arche du salut en référence à Noé, tantôt barque du pécheur en référence à Pierre, l’Église, tel un navire qui embarque les fidèles du Christ dans une aventure commune, vogue sur la mer de ce monde, ballottée par les flots variés. Ainsi, le projet de salut de Dieu dont l’Église reçoit la mission de témoigner ne saurait être mis en péril par les aléas de ce monde. Le Christ est vainqueur du monde : il fait taire la tempête, apaise la mer et assure ses disciples que, dans la foi, rien ne leur arrivera. L’essentiel est que la traversée soit achevée, que la mission s’accomplisse pour le bien et le salut de toute l’humanité.

Embarqués dans le Synode

Cette métaphore de la barque dans la tempête peut aussi éclairer ce qui se joue en ce moment autour du Synode des évêques sur la synodalité. Si tous ceux qui ont participé à la phase préparatoire ont pu témoigner de la joie qui les a saisis dans cette expérience, beaucoup de personnes sont dubitatives, voire inquiètes.Certains espèrent que l’Église sera profondément transformée, que des décisions radicales seront prises. D’autres ont peur de ces mêmes changements et ils craignent que ces derniers ne mènent qu’à la division, voire au schisme. Les questions soulevées et débattues dans le synode viennent de la situation de l’Église aux défis de ce monde, voilà pourquoi, sa barque est agitée par les tempêtes qui parcourent notre temps ; mais le but est bien de passer sur l’autre rive pour que l’évangile soit annoncé et vécu.

« De quoi avez-vous peur ? »

La question de Jésus réveillé par les cris de ses disciples touche au cœur : de quoi avons-nous peur ? Crions donc vers lui pour qu’il nous libère de nos peurs. Pour certains, c’est la peur du changement et pour d’autres la peur que rien ne change. Suivons les paroles du Maître et mettons notre foi en lui, pour passer avec lui sur l’autre rive de la mission et de l’amour fraternel.