Parole de Dieu pour les Cendres
Mercredi des Cendres
2 mars 2022
Qui sait ?
Voici revenu avec les giboulées de mars, le temps du carême et son lot de pénitences, de privations, de jeûne, de conversion, d’attente… Parce que l’habitude a trop souvent pris le pas sur l’excitation des commencements, le carême porte, bien malgré-lui, un habit de lassitude et de routine qui, dans une atmosphère maussade, nous fait déjà craindre la déception des efforts infructueux, la nécessité de remettre, une fois encore, le travail de la conversion sur le métier de nos vies… Le prophète Joël, en ce jour saint, vient secouer nos torpeurs pour nous précipiter dans la surprenante nouveauté de Dieu : « Qui sait ? Il pourrait revenir, il pourrait renoncer au châtiment, et laisser derrière lui sa bénédiction ». Au début de ce carême, cette douce inquiétude doit habiter notre cœur : « qui sait ? ». Qui sait ce que Dieu opèrera pour nous dans ce carême ? Qui sait la profondeur de son amour et la hauteur de sa bénédiction ? Oui, notre Dieu est surprenant parce qu’il est celui qui fait toute chose nouvelle, qui ne se résout pas à nous voir errer inexorablement loin de lui, qui transforme le drame de notre vie en célébration pascale. Alors, à bas les programmes tout fait qui nous dispensent d’une authentique introspection ! Au diable les efforts superficiels et infaisables qui ne satisfassent que nos égos ! Ce carême est notre carême, notre chemin avec Dieu, celui qui nous mènera sur des sentiers jusqu’alors inconnus, loin de toute routine, habitude et mélancolie, pour peu que nous le laissions nous conduire et nous surprendre : voilà le principal effort de notre carême.
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