Parole de Dieu pour un dimanche
24e dimanche du temps ordinaire B
15 septembre 2024
Retour au centre
Notre monde est traversé de bien de divisions et de conflits : c’est un monde meurtri par le mal et le péché où tout semble voué à l’éclatement et au déchirement. Au milieu de ces troubles, nous tentons de les traverser, les yeux fixés sur le Christ. La communauté ecclésiale devient alors bien souvent un refuge pour avancer ensemble. Mais il est faux de croire que l’Église est exempte et préservée des tensions qui parcourent le monde ; il suffit de regarder, dans les derniers mois, les occasions de dissentions et de désaccord dans l’Église qui n’ont pas manqué comme les controverses sur les cheminements du Synode des évêques, ou les débats autour la réception de la déclaration Fiducia suplicans. Personne n’échappe au combat spirituel de vivre dans la communion avec tous. L’évangile de ce dimanche nous replace, dans un tout autre contexte, au cœur de ce défi existentiel.
Se prononcer pour le Christ…
Tout commence par une question, presque banale, de Jésus : « Au dire des gens qui suis-je ? » À ce stade, les disciples peuvent encore répondre sans se positionner personnellement : après tout il ne s’agit que de bruits qui courent. Mais la question se fait alors plus percutante, plus personnelle. Il n’y a plus moyen de se dérober ; seul Pierre ose une parole qui l’engage. Nous aussi, nous sommes bien souvent conduits à parler de Jésus, dans le confort douillet de ce que la tradition chrétienne en dit. Mais quand il s’agit de dire qui il est pour nous, alors plus moyen de se dérober : porter témoignage, c’est rejoindre la cohorte de ceux qui, chemin faisant, suivent le Christ vers la Jérusalem céleste. Ce pas nous conduit à quitter la diversité des opinions divergentes ambiantes pour entrer dans la profession de la même foi dans la même communion.
… sans se couper de la communauté
Mais Jésus annonce ensuite sa passion. Pierre, tout juste détenteur de la promesse, « le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches. » Sa faute est de sortir Jésus du cercle des disciples pour n’être qu’en tête à tête avec lui. Ce faisant, il n’est plus fidèle à sa mission d’être le gardien de la communion. Force est de constater que nous aussi, lorsque nous ne sommes pas en accord avec les projets de Dieu, nous pouvons facilement nous extraire de la communauté, faire scission, être indépendant, fier de notre lucidité qui ne cache que notre orgueil.
Le Christ nous recentre sur l’essentiel
Mais le Christ se retourne vers les apôtres : il met littéralement Pierre dans son dos, dans la posture du disciple prêt à lui emboîter le pas pour revenir vers la communauté des disciples. L’action de Jésus sera toujours de nous remettre à notre juste place pour nous faire revenir à l’Église pour marcher ensemble vers le Royaume : il n’y a pas d’autre chemin. Qu’au milieu des tentations de divisions dans l’Église, le Seigneur ne cesse de nous reconduire tous vers l’Église en sa présence.
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