Parole de Dieu pour un dimanche

26e dimanche du temps ordinaire
29 septembre 2024

Journée mondiale du migrant et du réfugié

Frontière Mexique / USA

La subtile radicalité de l’Évangile

Depuis 1914, l’Église célèbre la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié le dernier dimanche de septembre. Cette commémoration lui permet d’exprimer sa préoccupation à l’égard de différentes personnes vulnérables, qui doivent se déplacer pour une raison ou une autre ; mais elle est aussi l’occasion de prier pour eux alors qu’ils font face à de nombreux défis. Aujourd’hui, la rencontre entre de cette journée avec les textes de la liturgie est l’occasion d’un regard singulier sur l’une et l’autre de ces réalités.

Les frontières floues de l’Église

            Alors que nous vivons la réalité locale de l’Église, nous avons bien souvent du mal à concevoir les implications de son universalité. Les limites que nous pensons voir deviennent parfois des frontières infranchissables : « l’étranger », si différent, peut-il faire partie, comme moi, de ce peuple convoqué par Dieu ? Cette attitude est, peu ou prou, celle de Josué dans la première lecture. Eldad et Médad, ne sont pas avec les autres membres du peuple d’Israël ; restés dans le camp, hors de la tente de la rencontre, peuvent-ils avoir droit au même esprit que les soixante-dix ? Oui car la puissance de Dieu ne se contient dans aucune limite. Même hors de l’Église, l’Esprit, répandu sur le monde, achève toute sanctification. Recevons donc l’invitation à ne pas imperméabiliser les frontières, quelles qu’elles soient.

L’universalité de la Bonne nouvelle

            Il en va de même dans l’évangile de Marc. L’attitude de Jean est tout ecclésiastique, et peut-être quelque peu « cléricale ». La proximité du compagnonnage avec Jésus ne doit pas nous faire oublier que, lorsqu’il s’agit du salut, il n’est jamais question du salut de l’Église, mais du salut du monde. L’essentiel est que le témoignage rendu à Jésus parcourt la terre entière pour que personne ne soit privé de l’annonce du salut. Cette réalité comporte bien des conséquences, dont certaines inattendues : l’Évangile peut nous être annoncé depuis l’extérieur de l’Église, car la Bonne Nouvelle ne connaît, elle aussi, aucune frontière. Recevons la grâce d’accueillir l’annonce du salut par ceux et celles que nous rencontrons, même s’ils ne font pas partie de notre premier cercle chrétien.

Le choix de l’Évangile

            Enfin, la fin du passage évangélique nous parle de la radicalité de l’Évangile qui est exigent au point de n’exiger rien de moins que tout. Ainsi en va-t-il du chemin de l’amour divin. La vie chrétienne est une migration choisie en réponse à un appel : quitter notre petit confort personnel pour la Jérusalem céleste. Nous sommes, en quelque sorte des migrants de la foi, affrontant les défis du monde, pour vivre selon la loi du Royaume de paix. Au cours de cet étonnant voyage, recevons la force de Dieu pour vivre en frères et sœurs, en portant une attention particulière aux plus petits, pour parvenir tous ensemble dans la vie divine à laquelle le Christ nous appelle.

Ce commentaire de l’Écriture est paru dans la revue Magnificat de septembre 2024.
Magnificat est une revue mensuelle qui vous accompagne chaque jour sur le chemin de la prière de l’Église et vous aide à développer votre vie spirituelle. Tous les jours, Magnificat vous propose les textes de la messe, deux temps de prière, le matin et le soir, inspirés de la liturgie des Heures, des textes de méditation de grands auteurs chrétiens. Chaque mois, des articles spirituels et des œuvres d’art sacré et leur commentaire vous invitent à puiser dans les trésors de l’Église.

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